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Le PCF entre dans l’année 2008 très affaibli

Publié le 31 décembre 2007 par Pierre Garrat

Les temps sont durs pour les communistes rochelais. En plus des revers électoraux (2,7 % aux législatives de 2007 contre 2,8 % en 2002 et surtout 9,0 % en 1997), le PCF a été le théâtre d’un véritable déchirement entre les responsable de la section ces dernières semaines. Il s’agit là du premier véritable fait de cette campagne municipal rochelaise.

Deux cas se distingues, d’abord, celui d’Henri Moulinier qui, le 31 mars 2007, annonçait qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat de conseiller municipal l’année suivante. Cette annonce sonnait alors la fin d’une longue carrière politique locale, pour ce conseiller municipal élu depuis 30 ans et adjoint chargé du quartier de Villeneuve-les-Salines. Mais voilà, coup de théâtre début novembre, Henri Moulinier annonce qu’il reprend sa carte au PCF et qu’il fait acte de candidature pour figurer dans la délégation communiste qui participera à la liste d’union de la gauche. M. Moulinier invoque le fait que le Parti Communiste n’a pas trouvé de candidat originaire de Villeneuve pour le remplacer. Ensuite, il y a le cas d’Albert Bret, actuel adjoint à la jeunesse et à l’enfance. Fin octobre, M. Bret a souhaité renégocier l’accord sur les indemnités qu’il verse au parti et que la section souhaitait garder pour la prochaine mandature. Brahim Jlalji, secrétaire de la section locale, ne l’accepte pas.

C’est alors que sa section dévoile la liste des 9 noms qui seront soumis au vote des militants communiste pour qu’ils participent à la liste Bono. Albert Bret et Henri Moulinier n’en sont pas. C’est là que se déclenche la polémique qui va durer plusieurs semaines. Les deux conseillers sortants crient au scandale et à une éviction injustifiée. Ils contestent le mode de scrutin choisi par les dirigeants locaux, à savoir un vote par correspondance, contraire aux statuts qui prévoient un vote lors d’une assemblée générale. Ils ont alors écrit une lettre à Marie-George Buffet, demandant l’arbitrage de la commission des conflits. Pendant ce temps, une pétition circule à Villeneuve-les-Salines pour demander la réintégration de l’adjoint responsable du quartier, elle réunit plus de 500 signatures en deux jours, ce qui fait dire aux dirigeants communistes que cette initiative est tout sauf spontanée.

Les jours passent et ni MM.Moulinier et Bret ni Jean-François Mémain, secrétaire fédéral du PCF pour la Charente-Maritime, n’ont reçut de réponse de la part de Marie-George Buffet. De plus, le vote a finalement eu lieu et a donné une large approbation de la liste par les militants. Le 27 décembre, les patrons de la section annonçaient la liste définitive et le lendemain, Henri Moulinier rendait sa carte du parti. Il a d’ailleurs ouvert un blog où il dénonce un vote « à la Poutine ».

Au final, le Parti Communiste rochelais entre en 2008 terriblement affaibli par cette affaire. Les divisions étalées dans la presse pendant un mois n’ont rien fait pour améliorer l’image du parti. Et si on peut comprendre que le retour inattendu d’Henri Moulinier ait posé des problèmes organisationnels alors que la liste était bouclée, les raisons du départ d’Albert Bret sont pour le moins surprenantes. D’après le journal « Sud-Ouest », le litige portait sur 120 euros mensuels. Les problèmes financiers du PCF doivent être terribles pour qu’il puisse se séparer d’un élu dont le travail est qualifié « d’excellent » par Brahim Jlalji, ajoutant même que sa candidature n’aurait posé aucun problème s’il n’avait pas remis en cause l’accord. Enfin, lors des négociations de constitution de la liste d’union de la gauche, les communistes ont perdu 2 places, passant de 11 à 9 (sur 49) membres sur la liste. Un coup dure de plus pour le parti.

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